Lecomte Sophie

Consultante éditoriale, Sophie Lecomte aide les PME à attirer plus de clients et augmenter leurs revenus sur Internet.

A quoi ressemblera le restaurant du futur ? Il se dessine déjà au gré des innovations technologiques et d’une connaissance plus fine du comportement et des attentes des clients.

Voici 9 caractéristiques vraisemblables d’un établissement en 2050.

1) L’explosion de l’Internet des Objets, de la cuisine au client

L’Internet des objets (IoT, Internet of Things) désigne tous les objets physiques connectés disposant chacun d’une identité numérique et capables de communiquer les uns avec les autres.

Dans le secteur de la restauration, l’IoT va permettre à l’établissement de demain de pouvoir aussi bien optimiser sa gestion que de cibler ses clients de manière ultra-personnalisée.

En cuisine par exemple, les équipements intelligents pourront eux-mêmes déclencher leur maintenance ou encore automatiser une partie du travail en anticipant les commandes en fonction de la data dont ils disposent. Traçabilité des ingrédients, gestion des stocks et sécurité alimentaire seront aussi au programme… et cela commence déjà aujourd’hui !

Côté marketing et augmentation du chiffre d’affaires, l’Internet des objets permettra par exemple d’envoyer un message à une voiture autonome qui connaît tout de vos préférences culinaires. Vous tenez une pizzeria ? Vous pourrez cibler via le geofencing les conducteurs amoureux de cuisine italienne lorsqu’ils passent à proximité de votre établissement : offres spéciales, notification, proposition de réservation ou de commande en ligne… A l’inverse, votre voiture elle-même vous proposera des adresses locales en fonction de vos goûts et, par exemple, des recommandations d’un site comme Yelp ou de données issues de Google Maps.

Une fois arrivé au parking, le restaurant de demain saura déjà que vous êtes là et aura potentiellement déjà pris votre commande, ce qui permettra de gagner en temps et en organisation.

En salle, les tables intelligentes permettront de passer commande, de consulter un menu, de se divertir, de payer ou encore de demander à ce que l’espace soit nettoyé par un employé sur simple pression sur l’écran.

2) La généralisation du circuit court

Les millennials, la génération Z, très eco-friendly et celle qui arrive seront en attente de circuits courts, de traçabilité et de produits responsables tant pour une commande “fast casual” que pour une sortie au restaurant.

Grâce à la blockchain, les clients et restaurateurs bénéficieront d’une transparence complète sur le suivi des produits, l’origine des marchandises et l’intégralité des contrôles que ces derniers ont subi.

Identifier les bons producteurs dans une région avoisinante sera beaucoup plus aisé pour les restaurateurs.

3) De nouvelles offres de snacking, en direct et sans caisse

L’essor des DNVB (digital native vertical brands), qui s’invitent désormais dans le secteur de l’alimentation, va permettre de créer des restaurants entièrement dédiés au snacking et menus healthysans passage en caisse, à l’image de DirtyLemon à New York. Dans ce dernier cas, les clients paient comme ils commandent en ligne : en envoyant un texto à la société.

4) Des kiosques automatiques et développement du self-service personnalisé

L’offre fast food aura laissé place en grande majorité au « fast casual », où les clients pourront eux-mêmes commander, payer et personnaliser leurs commandes auprès de kiosques automatiques intelligents. Les plats, salades et desserts seront préparés en temps réel par des robots. Ces derniers existent d’ailleurs déjà pour les pizzas, quelques plats et salades ! Ainsi, en matière de kiosque automatique, le robot Sally de Chowbotics est déjà en mesure de préparer des plats à partir d’ingrédients frais. De son côté, le Tipsy Robot peut d’ores et déjà préparer des cocktails.

Les kiosques résoudront deux problèmes : le challenge de la rapidité de commande et la personnalisation en fonction de l’historique du client. A terme, la reconnaissance faciale ou le recours à un device comme le smartphone permettra aux établissements de reconnaître et proposer immédiatement aux clients leurs commandes passées, leurs plats favoris et leurs options de personnalisation, ces dernières pouvant bien sûr prendre en compte les allergies, régimes spéciaux et intolérances alimentaires.

5) L’automatisation de certaines tâches répétitives

Programmation de cuisson, gestes de préparation de base comme émincer des oignons ou placer une pizza dans un four seront autant de tâches automatisées d’ici quelques années. Cela permettra de se concentrer sur d’autres tâches en cuisine, accompagnées elles aussi d’outils intelligents.

Si dans de nombreux pays dont la France, les robots ne parviendront pas forcément à s’imposer en salle, l’automatisation transformera radicalement la manière de gérer une cuisine et son personnel.

6) Le paiement dématérialisé et sans friction

Finie l’époque de l’attente de l’addition, des partages difficiles en groupe, du besoin de liquide ou des minimums de paiement par carte. Le paiement total ou partiel sera direct, via carte de crédit, appareil connecté ou smartphone, sur un modèle à la Uber.

Pour les clients, cela signifiera une expérience plus fluide et sans attente; pour les restaurateurs, le gain de temps sera considérable et l’équipe en salle pourra se concentrer sur son coeur de métier : conseiller et servir, plutôt que de courir de table en table.

7) Un focus sur la personnalisation grâce à l’exploitation des données

Pour être au plus près des attentes et des goûts de chaque client, ce qui impacte le ROI mais aussi la gestion des stocks, les restaurants ont besoin du feedback de chaque client. A l’avenir, il sera possible de mémoriser chaque préférence, commande et modification effectuée par le consommateur. Le plat devait-il être plus épicé ou moins salé ? L’accompagnement était-il le bon ?

En connaissant ces informations, l’établissement pourra proposer un menu unique et personnalisé à chaque client, Madame A n’ayant pas le même que Monsieur B en fonction de leurs historiques respectifs. Cela aidera aussi à affiner considérablement les campagnes publicitaires et la manière de communiquer de chaque restaurant.

La data aidera aussi à créer des plats et offres uniquement prévus pour la livraison (via Uber Eats par exemple), même si ces derniers ne sont pas à la carte en salle. A chaque type de consommation son menu !

8) Des possibilités de livraison décuplées

Là où ce sera possible (et autorisé), les drones pourront prendre le relais pour des livraisons sans problèmes d’embouteillages ni coûts humains supplémentaires. Si leur usage sera limité, ce ne sera pas le cas des véhicules autonomes, qui sont déjà en développement. Domino’s Pizza y travaille déjà activement. Et ce n’est pas tout : le restaurant du futur pourra aussi bénéficier dans certains cas d’un véhicule terrestre qui prépare les plats… pendant le trajet de livraison.

Ci-dessous, la vision de Pizza Hut pour des pizzas fabriquées directement dans le véhicule :

Ces nouvelles options permettront de décupler l’usage de la commande en ligne.

9) L’ère de la fidélité et du marketing mobile

Et si « votre commande habituelle? » était le futur « que souhaitez-vous commander« ? A l’avenir, le simple fait de rentrer dans un établissement, voire de se garer sur son parking ou de sortir son smartphone déclenchera une reconnaissance immédiate du profil du client, afin de lui proposer immédiatement ses plats préférés et offres personnalisées.

Cela permettra aussi de renforcer l’efficacité des programmes de fidélité dématérialisés. Imaginez qu’au moment de commander ou payer, votre mobile ou le kiosque vous reconnaisse et vous propose une réduction immédiate contre le téléchargement instantané de l’application du restaurant ou une action marketing comme un partage : l’instantanéité sera doublée de puissants incentives liés à l’historique de chaque personne.

Voyez-vous d’autres évolutions de la restauration dans le futur ? Partagez votre avis ci-dessous en laissant votre commentaire.