Maxime Dobremel

Passionné de communication et de nouvelles technologies, j’aide les restaurateurs à augmenter leur valeur tout en réduisant leurs coûts grâce des services dédiés et un programme de formation.

Autant de start-ups que d’idées imaginables

Le secteur de la foodtech connaît un essor depuis 5 ans. Les consommateurs font de plus en plus attention à leur alimentation, de sa production jusqu’à sa distribution. Le prix n’est plus leur seul critère de choix lors de l’achat. Aujourd’hui, ils se tournent vers des solutions digitales pour « consommer mieux ».

On peut y croiser les boxs avec ou sans abonnement pour manger « plus local » (kits-repas comme Cook’n BoxQuiToqueMaBièreBox ou La Boite du fromager), les start-ups pour éviter le gaspillage alimentaire, pour manger « plus responsable » (Too Good To Go, Comerso ou Optimiam) ou bien encore les applications qui scannent les produits pour indiquer leurs compositions, pour manger « plus sain » (Kwalito ou Yuka). En tout, la foodtech est classée en 6 domaines : Delivery & Retail, FoodScience, Media, Coaching, AgTech et Foodservice.

La livraison, premier secteur en investissement en Europe

Entre 2014 et 2018, l’Europe a investi 4,2 milliards d’euros dans la foodtech, avec environ 1 000 levées de fonds. Cela ne représentent que 16% des investissements mondiaux. Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France est le 3ème pays en Europe ayant le plus investi.

60% de ces levées (2,5 milliards d’euros) ont été en faveur de 3 spécialistes de la livraison : Delivery Hero, HelloFresh et Deliveroo. Malgré une diminution depuis 2016, c’est encore, en 2018, le secteur le plus investi (31%) en Europe. Voici le détail ci-dessous :

Si on retire les 3 géants du calcul (Delivery Hero, HelloFresh et Deliveroo), la France se place alors en première position en terme d’investissements. Elle compte même un record de nombre de levées de fonds (66 en 2018), avec 3 investissements de plus de 20 millions d’euros.

L’essor des AgTech en France

En France, en 2018, nous remarquons un essor des AgTech, qui passent largement en première position d’investissement.

Les AgTech ont pour objectif de transformer l’agriculture de manière durable et plus respectueuse de l’environnement. Cela passe par des solutions pour améliorer les productions (drônes, logiciels de gestion pour les fermes,…), l’agriculture urbaine mais également l’invention de nouveaux produits. Par exemple, Micronutris est une start-up qui démocratise les insectes dans nos assiettes.

Sur le graphique publié plus haut, on se rend compte que la FoodScience (les produits transformés que l’on trouvera demain dans nos assiettes, comme la mayonnaise sans cholesterol par exemple) est encore mineure mais ses investissements ont doublé entre 2017 et 2018.

Enfin, le Food Service se porte toujours bien après une baisse en 2017. Ce domaine est celui qui vous concerne directement, il s’agit de tous les services pour les restaurateurs : sites de réservation, plateformes de couponing, gestion des recettes et des stocks, …

Les tendances d’investissements

La majorité des investissements se font par ce qu’on appelle des « capital-risques » et des « accélérateurs ». Depuis 2018, s’ajoutent à eux des groupes de milliardaires qui parient sur les start-ups pour espérer un retour sur investissement. Par exemple, en mars dernier, « Breakthrough Ventures », où figurent Jeff Bezos, Bill Gates, Xavier Niel ou encore Jack Ma, a participé à une ronde de financement de 90 millions de dollars dans la start-up américaine Motif Ingredients. Celle-ci compte révolutionner les alternatives à la viande, au lait et aux œufs. La tendance en 2019, à l’étranger comme en France, semble se confirmer sur ces AgTech. La dernière grosse levée de fonds française a notamment été pour Ynsect, qui a réuni en Janvier dernier 110 millions d’euros.

Passé l’effet de nouveauté d’il y a 4 ans, les start-ups de la foodtech peinent aujourd’hui à lever des fonds. Ce marché n’est pas égalitaire, seuls quelques gros acteurs récupèrent la majorité des sommes investies, les investisseurs étant de plus en plus exigeants tant la concurrence est rude. Cependant, nous comptons bien sur ces petits acteurs pour révolutionner le marché de l’alimentation, plus flexibles et prenant plus de risques que les grands groupes. Gardez donc l’oeil ouvert sur les acteurs de la foodtech pour toujours être à la pointe de l’actualité de votre secteur !

Sources : 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7.