Mambo Pizza à Dubaï
Géraldine Malet

Géraldine puts her passion for the web, marketing and communication, writing and storytelling at the service of companies and entrepreneurs.

Interview avec Nimrod Krief, gérant de l’enseigne « Mambo Pizza » : 3 restaurants à Nice et 1 à Dubaï, ouvert depuis janvier 2013. Nous avons voulu savoir comment Nimrod avait conquis Dubaï, le nouvel « Eldorado » des entrepreneurs, et en savoir davantage sur ses perspectives de développement dans cette nouvelle région du monde.

Peux-tu nous raconter comment ton aventure à Dubaï a démarré ?

Voulant développer la marque Mambo Pizza, j’ai naturellement commencé par étudier la faisabilité sur le marché Français. La conjoncture économique n’étant pas au beau fixe, je me suis alors tourné vers l’étranger. Un membre de ma famille qui habite Dubaï depuis plus de 30 ans m’a proposé de nous associer pour démarrer une nouvelle aventure dans les émirats. En Octobre 2012, je suis parti 3 mois sur place, et nous avons ouvert le restaurant en janvier 2013. Le plus difficile a été de trouver le local mais aussi de trouver les bons fournisseurs, capables de nous apporter le même niveau de qualité que celui que nous proposons en France, qui est l’une de nos marques de fabrique.

Ouvrir un restaurant à Dubaï

Le restaurant Mambo Pizza à Dubaï : Mambo Pizza Gourmet.

En quoi Dubaï est un Eldorado pour un entrepreneur comme toi ?

Dubaï est un Eldorado dans le sens où l’on ne paye pas de charges, pas de TVA, d’impôts sur les sociétés ni d’impôts sur les revenus… Il y a par contre des charges déguisées, qui se matérialisent sous la forme de licences : licence pour le magasin, pour les scooters… Mais sans commune mesure par rapport aux sommes que l’on doit payer en France.

Dubaï est un Eldorado pour les entrepreneurs : pas de charges, de TVA, d’impôts sur les sociétés ou sur les revenus

Il existe malgré tout un revers à ce paradis : on a l’impression que le monde entier s’est donné rendez-vous à Dubaï ! Tous les grands groupes et les grandes marques sont présents, il faut donc se battre pour se démarquer.

Comment parviens-tu à te différencier face à ces grandes marques ?

Le propre des grands groupes et des grandes marques, c’est de proposer des produits ou des services standardisés. Par exemple, vous n’aurez aucun mal à vous procurer une jupe Zara à Dubaï mais il vous sera très difficile de dénicher une petite jupe de créateur, unique et singulière. Mambo Pizza, c’est en quelques sortes la pizzeria de créateur qui fait face à des géants franchisés et standardisés. Nous apportons un concept différenciateur avec pour avantage compétitif une qualité de produits et de service irréprochables.

Ouvrir un restaurant à Dubaï

Un souci constant de la qualité des produits permet à Mambo Pizza de se démarquer sur un marché très concurrentiel.

Au jour le jour, nous avons bien sûr moins de répondant que ces grands groupes qui investissent énormément en publicité et en marketing. Cependant, grâce à nos efforts permanents sur la qualité, nous bénéficions aujourd’hui d’un excellent bouche à oreille que nous entretenons. Les gens qui ont goûté nos produits reviennent, et nous croyons vraiment à notre capacité à les fidéliser avec une approche plus individuelle et plus personnalisée.

Le savoir-faire à la française est-il reconnu et recherché à Dubaï ?

Championnat mondial pizza

Une rigueur dans le choix des ingrédients qui a permis à Nimrod d’obtenir une 5ème place au championnat mondial de la pizza en 2005.

Au-delà du savoir-faire Français, c’est le savoir-faire de la marque Mambo Pizza qui fait la différence. Nous avons tenu à conserver « l’expertise » et le souci de la qualité qui nous avaient permis d’arriver 5ème aux championnats du monde en 1995. Quant à l’image des Français sur place, je reste assez mitigé… Les européens à Dubaï ont gardé l’image d’une France axée sur la qualité, l’authenticité et le savoir-faire, mais ce n’est pas le cas des autres nationalités, nous ne pouvons donc pas faire reposer notre image sur le simple fait d’être Français. Nous tenons toutefois à nos origines, et ne manquons pas une occasion de le faire savoir, notamment sur notre site internet.

80% des habitants de Dubaï sont étrangers. Qui sont donc tes salariés ?

Des Indiens, des Sri Lankais, des Philippins et des Pakistanais. Ils sont peut-être un peu moins productifs qu’en France, mais sont par contre extrêmement gentils, souriants, réactifs, et ont un sens inégalé du service. Plus que tout, ils ont la « niaque », ont envie de travailler et une grande soif d’apprendre. C’est un vrai plaisir de travailler avec eux au quotidien.

Embaucher à Dubaï

Nimrod à droite de l’image entouré de ses salariés à Dubaï, tout sourire !

Qu’as-tu noté de différent en termes de management ?

En France, nous passons beaucoup (trop) de temps à gérer les absences ce qui n’est pas le cas ici. Nos livreurs, nos managers ou nos pizzaïolos ne comptent pas leurs heures, ils font leur travail et le font avec plaisir. C’est un changement de poids dans la gestion quotidienne. A Dubaï, le travail de livreur n’est pas perçu comme un job, c’est un métier ! Certains de mes livreurs ont 40 ans ou plus, et feront carrière à ce poste. C’est évidemment une différence de taille dans la façon dont nous manageons nos équipes.

Être livreur de pizzas à Dubaï n’est pas un simple job, c’est pour certains un choix de carrière !

Livraison Pizza Dubaï

Le service de livraison de pizza de Mambo Pizza à Dubaï.

Mambo Pizza Dubaï a soufflé sa première bougie, quel est le bilan ?

Le bilan est très positif, nous avons dépassé le point d’équilibre. Nous avançons à un rythme plus soutenu qu’en France grâce à un véritable état d’esprit entrepreneurial. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de Dubaï : en tant qu’entrepreneur, on y trouve de la latitude pour grandir et en tant qu’investisseur, on se sent compris et soutenu. Il y a très peu de charges, de telle façon à inciter les entreprises à réinvestir, ce qui nous permet d’être déjà en pleine réflexion pour ouvrir un deuxième restaurant.

Pour l’instant, nous sommes encore trop petits pour faire de la publicité à l’échelon de la ville. Nous sommes donc dans l’immédiat « contraints » de recruter et fidéliser une clientèle de quartier. A notre petit niveau, nous ne pouvons pas encore nous permettre de relayer notre communication sur tous les médias locaux. Il est de plus très difficile de tracter car ici, il faut des autorisations qui ne sont accordées que tous les 6 mois. Elles ne sont, de plus, pas systématiquement renouvelées, de façon à profiter à tous les commerces à « tour de rôle ». Nous devons donc trouver d’autres relais que les flyers que nous avons l’habitude de tracter en grande quantité sur le bassin Niçois.

Nous comptons beaucoup sur le bouche à oreille, ainsi que sur des développements annexes comme Facebook, Twitter ou encore sur notre site internet. Nous mettons aussi en place des campagnes SMS. Grâce à ces efforts de communication, et à notre recherche constante de qualité, nous avons aujourd’hui dépassé le point mort et commençons à faire du chiffre.

Tu as 3 restaurants à Nice pour 400 000 habitants ET 1 restaurant à Dubaï pour 1 000 000 d’habitants… Quelle est donc la suite pour Dubaï ?

La suite logique est l’ouverture d’un deuxième restaurant très prochainement. Je suis d’ailleurs déjà reparti à Dubaï pour ma recherche de local, mais nous sommes actuellement confrontés à une très forte spéculation, ce qui ne rend pas la tâche facile : beaucoup de constructions en cours, beaucoup d’acheteurs, mais peu de ventes ou de locations pour faire un maximum de spéculation. Comme nous l’avons fait pour le premier restaurant, nous souhaitons nous installer en zone franche, sans sponsor, de façon à garder la maîtrise de notre société. Il y a en tout 5 zones franches à Dubaï autour desquelles nous bâtissons notre stratégie de développement.

Pour 2014, nous visons l’ouverture d’un deuxième restaurant sur Dubaï, et pour 2015, l’expansion de notre enseigne ailleurs dans le monde grâce au développement de la franchise Mambo Pizza.